Pascale Bueno Merino, Directrice de la Recherche à l’EMLV, a co-signé un article scientifique dans la revue Relations Industrielles consacré aux spécificités de la coopération amapienne, en collaboration avec des enseignants-chercheurs de l’Université de Caen Normandie et de l’Université Le Havre Normandie.
Cette publication s’inscrit dans la continuité des travaux de recherche menés à l’EMLV sur les transformations du travail et de l’entrepreneuriat, en mettant en lumière des formes innovantes de coopération entre acteurs économiques et citoyens.
Une réflexion académique sur l’entrepreneuriat collectif agricole
L’article analyse les particularités de la coopération au sein des Associations pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne (AMAP).
Assimilée à une forme d’entrepreneuriat collectif agricole, cette organisation repose sur un engagement contractuel entre un petit producteur et un groupe de consommateurs bénévoles.
Le modèle offre à l’agriculteur un accès à des expertises variées, tout en impliquant les consommateurs dans l’activité de production et de vente directe de produits locaux.
Une relation de travail atypique aux multiples dimensions
Les résultats de la recherche montrent que cette coopération se distingue par un système de coproduction et de cogestion fondé sur la réciprocité.
Au-delà de la simple relation entre producteur et consommateur, elle contribue à la création d’un environnement capacitant grâce à des mécanismes de soutien, d’éducation et d’accompagnement.
Ces dynamiques favorisent l’autonomie du producteur et renforcent la pérennité du projet collectif.
Un apport théorique à la littérature sur le travail atypique
Traditionnellement abordées sous l’angle de la vulnérabilité du travailleur, les relations de travail atypiques sont ici envisagées sous une perspective entrepreneuriale et altruiste.
La recherche met en lumière la capacité du travailleur à contribuer à un projet collectif, en mobilisant ses compétences au service d’une communauté.
Cette approche enrichit les débats académiques sur le travail atypique et souligne la valeur sociale créée par ces nouvelles formes d’organisation.
Une recherche collaborative
L’article a été coécrit par Pascale Bueno Merino (EMLV), Sonia Aissaoui (Université de Caen Normandie, Laboratoire NIMEC), Samuel Grandval (Université Le Havre Normandie, Laboratoire NIMEC) et Hamdi Hamza (IAE de Caen, doctorant à l’Université Le Havre Normandie). Ensemble, ils proposent une lecture originale de la coopération amapienne et de son rôle dans l’entrepreneuriat collectif agricole.
Cette publication illustre l’importance de croiser les regards académiques pour analyser des formes de travail émergentes et hybrides.
La coopération amapienne, en tant que relation de travail atypique, constitue un terrain d’étude riche pour comprendre comment s’articulent engagement citoyen, entrepreneuriat collectif et création de valeur sociale.