« The Great Resignation » frappe de plein fouet les entreprises américaines. Néanmoins, les plus optimistes voient dans « la grande démission » une chance pour les plus jeunes de décloisonner l’accès aux métiers et de dépasser les frontières entre les disciplines pour maximiser leurs chances de réussite sur le marché de travail, en France et à l’international.
Grégoire Luthier, promo 2014, campus & internal mobility manager chez BNP Paribas à Montréal, fait partie de ces professionnels de la gestion de talents qui encouragent les passerelles entre différents métiers. Diplômé de la promotion 2014, Il était invité de l’EMLV pour une séance de networking avec les étudiants de la spécialisation Digital RH en alternance: l’occasion de faire le point sur son parcours en école de commerce et les métiers des ressources humaines en France et à l’international.
La « grande démission », une tendance de fond accentuée par la crise sanitaire
« The Big Quit », « The Great Resignation », ou plus français « la grande démission« , le raz-de-marée déferle sur l’Amérique et semble inquiéter la fonction RH en France. Selon les derniers chiffres de la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares), entre juin et juillet 2021, ce sont pas moins de 302 000 employés français qui ont quitté leurs CDI, contre 263 000 en 2019. Entre emplois non-pourvus, rétention des employés et besoins croissants en matière de compétences numériques, les entreprises françaises redoublent d’efforts et d’imagination pour attirer et fidéliser les talents. Cette tendance était observée bien avant le début de la crise sanitaire par les cabinets de conseil en ressources humaines comme Robert Half qui, en 2019, estimait que 64% des collaborateurs interviewés portaient un regard bienveillant sur les changements de poste. En décembre 2021, le baromètre de l’Ifop pour Freelance.com indiquait que 41 % des cadres ont songé à démissionner.
Changement de priorités et de valeurs, mais aussi des ambitions revues à la hausse par les employés les plus talentueux qui cherchent désormais plus de flexibilité, d’autonomie, des cultures de travail plus saines et des styles de management plus souples.
Des attentes qui exigent un changement de perspective pour les entreprises résilientes : mobiliser les enseignements de la « grande démission » pour faire de la « grande séduction », voilà la stratégie des groupes bien engagés pour gagner la guerre des talents. Parmi les leviers de réussite des manager RH, on compte notamment la mobilité interne, les programmes de formation et de développement de compétences.
Grégoire, promo 2014, intervient auprès des étudiants EMLV
Spécialiste dans ces sujets, Grégoire, campus manager au sein de la filière québécoise de BNP Paribas, est revenu sur les bancs de son école le temps d’une intervention auprès des étudiants du Master en alternance Digital RH.
Surfer sur la « grande démission » pour éteindre son champ de compétences
Selon Grégoire, le mouvement de la « grande démission » est le bon moment, pour les futurs diplômés des écoles de commerce, d’augmenter leurs compétences en essayant de sortir de leurs domaines de prédilection pour s’ouvrir à de nouveaux horizons.
« Aujourd’hui, plus que jamais, plein de débouchés sont possibles dans tous les domaines, que l’on parle de digital, de ressources humaines, de marketing, de finance, etc. », a expliqué Grégoire.
« C’est le moment, pour vous, de passer à la vitesse supérieure en ce qui concerne le développement de vos compétences, autres que celles dans les ressources humaines. N’hésitez pas à vous impliquer dans des projets connexes à votre cursus : vie associative, volontariat… Il faut oser pour sortir de sa zone de confort et de ses leviers de développement ».
Pour cet ancien élève EMLV, une condition indispensable pour réussir sur le marché du travail à l’issue de la formation en école de commerce, c’est de jouer sur la « dimension générique » du Programme Grande Ecole.
Une formation master qui mobilise des compétences en gestion de projet et management, des soft skills, comme la transversalité et la coopération, mais aussi des expériences pratiques en entreprise et des expéditions internationales pour permettre aux futurs managers et commerciaux de mieux comprendre et collaborer avec d’autres cultures.