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Lancer une startup : l’essentiel est de poser un problème, pas de trouver une solution

Après son premier atelier dédié à la définition d’une startup, David Wise, créateur du MOOC Startup Tour, s’est attelé à répondre à cette question : pourquoi est-il plus intéressant de résoudre un problème plutôt que d’avoir une idée quand on souhaite lancer sa startup ?

Le fondateur de la startup Newsly anime 6 ateliers au sein du Pôle Léonard De Vinci :
– Qu’est-ce qu’une startup ?
– Trouver un problème
– Tester une idée
– Construire une équipe et un produit
– Le marketing pour les startups
– Gérer la croissance d’une startup

Le pré-incubateur De Vinci StartUp accueille David Wise dans le cadre du lancement de son cycle de conférences.

La solution est un moyen, tandis que le problème est une fin

Pour rendre l’atelier plus interactif, David Wise s’adresse directement aux élèves. Pourquoi, à leur avis, faut-il poser un problème plutôt qu’avoir une idée avant de démarrer sa start-up ? « On sait qu’un problème va répondre aux besoins des gens », lance un élève. Quelques minutes plus tard, l’intervenant, diplômé de l’EMLV, Promo 2013, projette une slide explicative.

Quelle question se poser quand on veut lancer sa start-up ?

Puis il appuie son propos par un exemple parlant. En 1999, Google lance une version très simple visant à résoudre un problème. Car les sites commencent à croître de façon exponentielle sur Internet. Et les systèmes d’annuaires comme Yahoo ne tiennent plus la cadence. Le moteur de recherche développe donc une réponse à un problème existant, c’est le début du page ranking.

« Le piège, souligne David Wise, c’est de mettre toute son énergie dans une idée, une solution, alors qu’elle ne s’adresse à personne. Google a vu le problème, ce problème concernait les internautes. »

Autre exemple, celui d’Airbnb. En 2007, les futurs fondateurs de la plateforme d’hébergement sont deux jeunes designers. Alors qu’une conférence d’architecture est organisée dans leur ville, San Francisco, ils se rendent compte que toutes les chambres d’hôtel sont réservées et que certaines personnes ne peuvent assister à l’événement. Le problème est identifié. Reste à trouver la solution. Ils décident alors de louer une chambre dans leur appartement. Puis peu à peu, le concept grandit. Il devient Airbnb !

Le problème est donc relatif à l’attente d’un marché, d’une cible, dans un contexte donné.

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Le secret : l’idée contre-intuitive

David Wise reprend l’exemple d’Airbnb. Au départ, monétiser une nuit chez soi semble étrange, contre-intuitive. Mais Brian Chesky, l’un des deux fondateurs, s’intéresse plus en détails à l’histoire de l’hébergement. Il comprend que l’hôtellerie n’est finalement qu’un concept assez récent, datant de 200 à 300 ans seulement. Auparavant, les gens dormaient directement chez l’habitant. Alors pourquoi ne pas réintroduire ce paradigme ?

« Si vous avez une idée qui me semble bonne, je ne vais pas mettre d’argent chez vous, argumente Ben Horowitz un célèbre investisseur américain qui avait parié sur Airbnb à ses débuts. Parce que je sais que de grosses entreprises travaillent déjà dessus. Je cherche des idées qui ne me semblent pas bonnes, mais pour lesquelles vous avez une information qui va les rendre géniales. »

Cette information repose sur des données qui peuvent être collectées danas la réalité (cas Airbnb et les hôtels pleins lors de la conférence de San Francisco) ou sur Internet grâce à Google justement et à des outils simples et souvent gratuits qui analysent les mots-clés et leur progression. Un bon indicateur pour suivre des tendances.

Choisir sa cible

Le piège pour le jeune start-uppeur, c’est de vouloir s’adresser à tout le monde. En réalité, il faut trouver son public. Il est contre produtif de vouloir d’adresser à un public trop large, en tout cas au début de l’aventure startup.

Facebook s’est développé très progressivement. Il fallait d’abord faire partie du campus d’Harvard (20 000 étudiants) et disposer d’une adresse mail. Puis le réseau social s’est étendu à l’Ivy League, un club d’université incluant également Yale et Brown. Après les Etats-Unis, Facebook est devenu viral et a finalement touché l’Europe en 2007, plus de 3 ans après avoir été lancé. La cible ne grandit que très progressivement. Sauf dans de très rares cas. Patience et longueur de temps…

L’espace de pré-incubation De Vinci Start Up

Pour que les étudiants soient prêts à créer leur startup, le Pôle Léonard de Vinci a créé l’espace de pré-incubation DeVinci Start Up. Avant d’entrer dans la vie professionnelle, ils sont coachés et bénéficient de conseils réguliers d’entrepreneurs et d’experts. Le dispositif est situé en amont de l’incubateur d’entreprises.

Un coaching régulier permet au porteur de projet de bénéficier du regard neuf et extérieur ainsi que des conseils d’un entrepreneur ou d’un expert dans un domaine en lien avec sa start up. Le parcours entrepreneuriat et innovation vise à amplifier le mouvement de la création d’entreprise et permet aux étudiants d’associer leurs compétences et leurs talents pour créer des start-up.

Savoir-faire, savoir-être et savoir agir sont tournés vers l’action : créativité, initiative, autonomie, responsabilité et performance. Preuve de l’intérêt des élèves de l’EMLV pour les start-up : 8% d’entre eux ont déjà créé leur propre entreprise.

Plus d’infos sur De Vinci Start Up et les programmes de l’EMLV

This post was last modified on 14/05/2019 10:01

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